Le psychologue est-il remboursé ?

Le psychologue est-il remboursé ?

Psychologue remboursé ? Psychologue à Saint-Nazaire

Est-ce que le psychologue est remboursé ? Existe-t-il des psychologues avec des séances gratuites ? Le remboursement du psychologue en libéral ou en institution ?

Tant de questionnements sur le remboursement des séances des psychologues par la sécurité sociale ou la mutuelle. Et l’Etat vient de complexifier le processus avec le dispositif « MonPsy/ParcoursPsy » qui a été un véritable flop, mais pourquoi ?

Où le psychologue peut être remboursé ?

Psychologue en libéral

NON : si cette consultation est faite auprès d’un psychologue en libéral. La Sécurité Sociale ne rembourse pas cet acte de soins.

MAIS : la séance peut être remboursée par certaines mutuelles. Je vous invite à vous renseigner auprès de votre complémentarité santé.


Les psychologues en libéral ont généralement plus de créneaux disponibles à vous proposer. Le prix, quant à lui, varie selon la région, si le local est dans une ville ou à la campagne.

Psychologue en institution

OUI : si la consultation est faite auprès d’un psychologue exerçant dans un hôpital ou dans un Centre Médico-Psychologique (CMP), Point d’Accueil Enfants et Jeunes (PAEJ) ou Mission Locale.

MAIS : Les structures publiques proposant ce service sont déjà surchargées et les délais d’attente varient entre quelques mois à 1/2 ans. Sans oublier qu’il y a très peu de proposition de suivis car il manque de places (cela dépends du CMP de votre région, de la disponibilité, de vos troubles…)

Avec dispositif "MonPsy/ParcoursPsy", est-ce que la prise en charge chez le psychologue est remboursée ?

Oui, les consultation du psychologue sont remboursées mais avec d’énormes freins. Ce dispositif, lancé en avril 2022, suite à la crise sanitaire, permet 8 séances de 30 minutes remboursées par an par l’assurance maladie jusqu’à l’été 2024. Votre médecin généraliste prescrit ces séances mais vous devez répondre à certains critères :

Pour les enfants et adolescents

  • A partir de 3 ans. 
  • Enfants et adolescents présentant une situation de mal-être psychologique d’intensité légère à modéré suscitant l’inquiétude de l’entourage.

Pour les adultes

  • Souffrant de troubles d’intensité légère et modéré (anxiété, dépression, trouble lié une consommation de substance hors dépendance ou trouble du comportement alimentaire sans critères de gravité).

Seulement 40 à 60% des Français souffrant de troubles psychiques bénéficient d’une prise en charge. L’état reconnaît l’urgence de la situation, constate que ses centres d’accueil sont complètement saturés et que les délais d’attente peuvent être de plus d’un an dans certains CMP avant d’obtenir un rendez-vous.

L’État explore donc la possibilité de recourir aux psychologues libéraux pour désengorger les institutions publiques. Ainsi, les rendez-vous chez le psychologue est remboursé par la Sécurité Sociale. Ce qui permet un accompagnement psychologique pour ceux qui en ont besoin mais pas forcément les moyens.

Cela contribuerait à une meilleure répartition des ressources humaines et à une prise en charge plus équitable et rapide pour tous.

Les Freins liés au remboursement des séances chez le Psychologue ?

Séances prescrites par un médecin généraliste ?

Le fait qu’un médecin généraliste ne soit pas suffisamment qualifié pour reconnaître les troubles psychologiques. Ce qui souligne l’importance d’une collaboration avec des psychiatres spécialisés.


La surcharge de travail des généralistes est également à prendre en compte, remettant en question la pertinence de ce nouveau dispositif.

D’autant qu’il y a de plus en plus de déserts médicaux. Ainsi, les personnes peinent à trouver un médecin généraliste.

Les troubles légers à modérés et les troubles sévères ?

De plus, le dispositif exclut ainsi les troubles sévères, qui ne bénéficient pas des mêmes possibilités d’accès aux soins remboursés. Cette distinction soulève des questions sur la manière dont les médecins déterminent la frontière entre un trouble modéré et sévère.

Par ailleurs, la méconnaissance des troubles  est reflétée par l’affirmation qu’un trouble du comportement alimentaire sans gravité existe (alors qu’il y a différents symptômes graves : neurologique, digestifs, hématologique…).

À mon sens, cela dénigre notre profession en reflétant l’image de  « sous-psychiatres incompétents » devant la psychopathologie sévère.

Une durée de séance contre-productive ?

Comme mentionné précédemment, les séances durent 30 minutes. Mais il faut prendre en compte : le patient qui s’installe, s’engage dans la thérapie avant que le psychologue donne ses recommandations. Et, je me vois difficilement expédier un travail thérapeutique.

En pratique, il est difficile de mener des séances de 30 minutes de thérapie pure, surtout lorsqu’elles sont limitées.

Cela entrave la qualité du travail et la capacité à accompagner les patients, ce qui est notre mission principale.

8 séances remboursées, et après vous faites quoi ?

En psychothérapie, garantir des résultats dans un laps de temps défini est impossible. Affirmer qu’après un certain nombre de séances tout ira mieux serait purement mensonger.

Alors, que faire lorsque l’alliance thérapeutique est établie, mais que la prescription est épuisée ?

Ce dispositif met en péril l’éthique et la déontologie, fondements de la profession du psychologue. Il est contraire à l’éthique de mettre fin à une psychothérapie simplement parce que le nombre de séances préétabli est écoulé.


En outre, les raisons de consulter un psychologue sont bien plus diverses que celles prises en compte par ce dispositif.

Un suivi psychologique dépendant d'un médecin généraliste ?

Rendre l’accès aux soins dépendant du médecin généraliste implique que ces services ne sont accessibles que par leur intermédiaire.

Jusqu’à présent, consulter un psychologue ne nécessitait aucun renvoi obligatoire, et cette restriction entrave la pratique efficace du psychologue. Normalement, un médecin généraliste n’a pas à savoir que vous voyez un psychologue.


Comme mentionné précédemment, le psychologue ou le psychiatre sont les professionnels les mieux qualifiés pour évaluer la gravité d’un trouble.


Tout comme la durée d’une thérapie, qui souvent ne peut pas être préétablie, contrairement à une prescription standard.

Un tarif précaire dénigrant notre profession ?

Le dispositif propose un tarif de 45 € pour la première séance et de 30€ pour les consultations suivantes. Aucun psychologue en libéral ne peut pratiquer de tels tarifs.

La raison en est simple : les charges sociales, les impôts, les frais de location de cabinet, l’électricité, l’agenda en ligne, la supervision, etc. absorbent la majeure partie des revenus.

Les psychologues s’efforcent de vous recevoir dans les meilleures conditions en se formant à de nouveaux outils, en participant à des supervisions pour améliorer leur pratique, et en vous accueillant dans un lieu agréable comme leur cabinet.

Toutes ces démarches ont un coût que le dispositif MonPsy ne permet pas de couvrir.

Conclusion : L'accompagnement du psychologue est remboursé avec le dispositif ?

Même si l’idée de rembourser des consultations d’un psychologue par l’Assurance Maladie est excellente, elle mérite d’être étudiée. Ce dispositif permet d’atteindre une population moins aisée financièrement et qui a tout autant besoin d’un accompagnement psychologique.

Cependant, le niveau de remboursement proposé est jugé insuffisant par rapport à votre besoin et le respect de ma profession.


De plus, il est important de respecter la liberté de notre pratique clinique et de ne pas nous imposer un nombre maximum de séance. Il semble inapproprié de quantifier un suivi thérapeutique avec un nombre de séance identique pour chaque patient ! On oublie que chaque patient est différent et donc qu’il est impossible de standardisé une thérapie.


Ce projet aurait pu être très intéressant mais son exécution est un réel danger pour les psychologues libéraux. Si le psychologue est remboursé, il faut le faire autrement pour que tous y est accès et que cela ne soit limité.

Voilà pourquoi je n’adhère pas à ce dispositif actuel : pour vous et mon métier.

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